Le VCA version 6.0

Une nouvelle version de la liste de contrôle VCA a été publiée en 2018. Nous avons profité de l’occasion pour organiser une interview avec Marc De Locht, président du comité exécutif de BeSaCC-VCA.
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preventFocus 03/2019
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Une version actualisée de la liste de contrôle VCA (VCA 2017/6.0) est parue en avril 2018, soit dix ans après la publication de la version précédente. Pourquoi a-t-il fallu attendre si longtemps?
Marc De Locht:“Il y a plusieurs raisons à cela. La première est qu’il ne s’agit évidemment pas de créer une nouvelle version pour le simple plaisir de changer. La question doit être bien étudiée, et la nouvelle liste de contrôle doit répondre à des besoins réels. Par ailleurs, nous trouvions important d’accorder suffisamment de temps aux entreprises contractantes après la publication de la version de 2008. En effet, cette version contenait de nombreuses adaptations, et il fallait laisser aux entreprises l’opportunité d’élaborer leur système de sécurité en fonction de ces exigences. Dans la nouvelle version de 2018, les points essentiels sont maintenus, mais nous avons modifié certaines choses pour que la liste de contrôle corresponde mieux à la réalité du terrain.”
 
Comment avez-vous procédé pour l’élaboration du nouveau VCA?
Marc De Locht:“Nous avons d’abord effectué un sondage auprès des différentes parties prenantes pour examiner les améliorations qu’elles souhaitaient voir apporter au VCA. Les conclusions de ce sondage ont fourni la base nécessaire à un groupe de travail constitué de représentants belges et néerlandais d’entrepreneurs et de donneurs d’ordre. C’est ce groupe de travail qui a passé à la loupe et révisé toute la liste de contrôle.”
 
Pourquoi avoir réuni des représentants belges et néerlandais au sein d’un même groupe de travail?
Marc De Locht:“C’était nécessaire, car l’un des objectifs principaux était d’étudier les possibilités d’harmoniser le VCA belge et néerlandais. Le schéma VCA n’était pas le même en Belgique et aux Pays-Bas. Sur le terrain, les différences entre les deux systèmes étaient parfois source de confusion: bon nombre d’entrepreneurs travaillent des deux côtés de la frontière. Ce nouveau VCA, avec lequel nous sommes parvenus à un seul schéma, ainsi qu’à un manuel et des procédures identiques pour les deux pays, constitue à mon sens une grande avancée.”
 
Quelles sont les autres modifications importantes dans la nouvelle version du VCA?
Marc De Locht:“Dans cette nouvelle version du VCA, la sécurité occupe à nouveau une place centrale. Au fil des ans, la liste de contrôle a été continuellement élargie, et différents aspects y ont été ajoutés, comme par ex. des thèmes liés à l’environnement. Résultat: il y avait pas mal de chevauchements, et la sécurité était un peu moins abordée. Au sein du groupe de travail, nous avons cherché à donner une structure plus logique à la liste de contrôle, et à remettre la sécurité au premier plan.”
 
Cela veut-il dire que le thème de l’environnement a été supprimé dans le nouveau VCA?
Marc De Locht:“Pas du tout. L’environnement n’a pas été supprimé, il a simplement été mieux intégré. Un exemple: dans l’ancienne version du VCA, la fonction de coordinateur sécurité et santé était traitée au chapitre 1, tandis que celle de coordinateur environnemental l’était au chapitre 6. Aujourd’hui, les deux fonctions sont abordées dans le cadre d’une seule et même exigence VCA, ce qui correspond mieux aussi à la réalité du terrain: au sein des entreprises contractantes, les fonctions de conseiller en prévention et de coordinateur environnemental sont souvent exercées par une même personne. Nous avons donc éliminé un nombre important de chevauchements de la liste de contrôle VCA, tout en veillant à ce que la sécurité, la santé et l’environnement soient abordés de manière intégrée. 
Un autre exemple est la gestion des risques environnementaux, qui n’est plus reprise séparément. Dans le nouveau VCA, la gestion des risques est toujours traitée au chapitre 2, mais elle englobe désormais la gestion des risques pour la sécurité, la santé et l’environnement. L’environnement n’est donc plus mis à part, mais fait partie intégrante du système de gestion des risques. Cela me semble aussi plus logique. Prenez par exemple les produits chimiques dangereux. Un entrepreneur doit prendre des mesures pour garantir la santé et la sécurité des personnes qui travaillent avec ces produits, mais ceux-ci présentent également des risques pour l’environnement. Tout entrepreneur doit apporter le plus grand soin au stockage de ces produits et éventuellement à leur élimination, afin d’éviter qu’ils ne puissent se retrouver dans l’environnement. De ce point de vue, il est absurde de considérer la gestion des risques environnementaux séparément.”
 
Quels changements contribuent le plus à améliorer la prévention sur le terrain?
Marc De Locht:“Le nouveau VCA a subi plusieurs changements qui entraîneront une amélioration de la prévention sur le terrain. Comme je l’ai dit, le système de gestion pour la sécurité, la santé et l’environnement issu du VCA n’a pas vraiment été modifié par rapport aux versions précédentes, mais une plus grande importance a été accordée à la manière dont le système est mis en pratique. Pour l’expliquer, je prendrai l’exemple des analyses des risques liés à la tâche. L’ancienne version suggérait de ne réaliser ces analyses que si des risques spécifiques étaient présents. La nouvelle version, en revanche, est plus claire: chaque année, au moins une analyse des risques liés à la tâche doit être réalisée pour une tâche bien définie. C’est beaucoup plus concret. Autre exemple: la réunion toolbox est à nouveau obligatoire pour VCA*. La réunion toolbox est un bon instrument pour focaliser en permanence l’attention sur la sécurité au sein d’une entreprise. Il est dès lors important que toutes les entreprises contractantes y aient recours, y compris les plus petites.”
 
Le nouveau VCA met aussi davantage l’accent sur les responsabilités des contractants à l’égard des sous-traitants. Pourquoi était-ce nécessaire? 
Marc De Locht:“Nous constatons sur le terrain que de plus en plus d’entreprises contractantes font appel à des sous-traitants pour exécuter des tâches spécifiques. Il est donc important que les responsabilités soient clairement définies dans l’ensemble de la chaîne, et que le système de sécurité soit garanti dans son intégralité. Le VCA y pourvoit désormais, avec l’exigence pour les contractants d’effectuer une évaluation SSE périodique de leurs sous-traitants. Cette exigence existait déjà dans l’ancienne version du VCA, mais elle ne concernait que les entreprises VCA P(étrochimie). Elle est désormais également imposée aux entreprises VCA**. Ces dernières devront faire de nombreux efforts pour répondre à cette nouvelle exigence, mais vu la réalité économique, il est nécessaire qu’elles y soient elles aussi soumises.”
 
Prévoyez-vous également d’élaborer de nouvelles versions de VCU et VCO? 
Marc De Locht:“Nous travaillons actuellement sur le VCU, qui s’adresse aux entreprises de travail intérimaire mettant des intérimaires à la disposition des entreprises VCA. Il est encore trop tôt pour parler des modifications qui y seront apportées. Ensuite, nous passerons au VCO, la liste de contrôle pour les donneurs d'ordres. Pour le VCO, la question la plus importante sera peut-être la manière de promouvoir cette certification. En effet, les donneurs d’ordre qui sont passés au certificat VCO sont beaucoup plus rares. Je trouve cela dommage, car le VCO mise sur la collaboration avec des entrepreneurs certifiés VCA. Le donneur d’ordre a tout intérêt à ce que cette collaboration se déroule bien. En tant queTeam Leader Contractor Safetychez BASF, je constate que les contractants, depuis une décennie, sont de plus en plus proactifs lorsqu’il s’agit d’améliorer la sécurité de leur personnel. Les contractants se sentent très concernés par la prévention. Le VCA a certainement joué un rôle important à cet égard, en offrant aux contractants des outils qui les aident à mettre la politique de prévention en pratique et à maîtriser les risques. Il me semble donc important que le VCA cherche à perpétuer cette tendance positive, principalement en favorisant encore davantage une bonne collaboration entre donneurs d’ordre et contractants.”
 
Plus d’infos: site du VCA 
 
Basé sur une interview avec Marc De Locht, conseiller en prévention Contractor Management chez BASF et président du comité exécutif de BeSaCC-VCA

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