Semaine de quatre jours et santé et sécurité au travail

Répartir la semaine de travail sur quatre jours au lieu de cinq est une formule qui a déjà séduit de nombreuses entreprises. L’INRS recommande cependant certaines précautions pour prévenir les effets négatifs sur la santé et la sécurité des travailleurs.
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preventMail 34/2023
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Semaine de 4 jours?

La semaine de 4 jours est une organisation du temps de travail hebdomadaire, où le travail est réparti sur 4 jours au lieu de 5. Il peut concerner l’ensemble des travailleurs de l’entreprise ou seulement certains services ou catégories de personnel. L’objectif principal est une meilleure conciliation vie privée-vie professionnelle.
Différentes configurations du temps de travail hebdomadaire sont possibles: 
- compression sur 4 jours: par exemple, travailler 9h par jour au lieu de 7h12 (salarié travaillant 36h par semaine). 
- réduction du temps de travail hebdomadaire: par exemple, travailler 8h par jour (32 heures par semaine).
- fermeture un jour dans la semaine (identique ou non pour tous les travailleurs).

Points positifs 

Dans les pays ayant mené des expérimentations de grande ampleur, tels que l’Islande ou le Royaume Uni, les entreprises constatent globalement une réduction de l’absentéisme et du turnover, et un maintien, voire une augmentation de leur performance. Les travailleurs se disent moins stressés, et déclarent que leur niveau d’épuisement professionnel a baissé. Anxiété, fatigue, problèmes de sommeil ont diminué tandis que la santé mentale et physique s’est améliorée. Le rythme de travail a augmenté chez une majorité des travailleurs interrogés.

Selon la configuration

Les conséquences sur le travail semblent cependant varier en fonction des modalités d’application de cette nouvelle organisation.
Dans les entreprises ayant opté pour une compression du temps de travail, les journées de travail, plus longues, sont source d’une fatigue accrue, de baisses de vigilance, et donc de risque d’accident. 
Les retours d’expérience sur la semaine de 4 jours avec réduction du temps de travail (32h par exemple) montrent que celle-ci implique généralement une optimisation des processus de travail, visant à maintenir une production équivalente, mais en un temps réduit. La réduction des temps non productifs rappelle les principes, parfois excessifs, du Lean management. Cette méthode de gestion d’origine japonaise se concentre sur la gestion de la production sans gaspillage ou gestion ‘au plus juste’. Comme les travailleurs doivent accomplir la même quantité de travail en moins de temps, il y a un risque de surcharge de travail et de stress accru. L’intensification de l’activité peut, en outre, entraîner un débordement du travail dans la sphère privée (travail les soirs et le week-end).

Précautions en matière de santé et de sécurité

Au travers de la semaine de 4 jours, les travailleurs aspirent à une meilleure conciliation entre vie professionnelle et vie privée. Les entreprises espèrent, quant à elles, des travailleurs plus satisfaits et reposés, et qui seraient alors plus productifs. 
Un tel système implique une réorganisation importante, potentiellement porteuse de risques pour la santé et la sécurité et ce, quelles que soient les modalités de mise en œuvre. 
Il est dès lors nécessaire de procéder à une évaluation des risques en amont et de mettre en place des mesures de prévention, en concertation avec les travailleurs. Ces mesures portent sur l’organisation du travail, la formation et l’information des travailleurs ou encore sur l’aménagement des postes de travail des personnes concernées. 
L’encadrement ne doit pas être oublié, car c’est lui qui sera en charge d’accompagner le changement, et notamment la réorganisation des activités entre les travailleurs pour assurer une continuité de service. 
S’agissant de changements organisationnels, l’évaluation des risques professionnels doit se faire de façon répétée dans le temps et en envisageant d’éventuels ajustements.
 
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